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K'OLEKTSIA_0

Cela faisait quatre ans que je rêvais de la Géorgie. Mon départ, repoussé trois fois à cause de la pandémie, a enfin pu se concrétiser. Cette fois, c’était la bonne.

Entre les lectures de Skin Contact et les préparatifs de mon périple en van aménagé, mon esprit avait déjà commencé à esquisser les contours de ce voyage. Mais ce premier road trip a pris une tournure inattendue. Contrairement à mon habitude de flâner dans des ruelles inconnues, de prendre le temps de m’imprégner d’un lieu, ce voyage m’a entraînée dans une dynamique différente : traverser, avancer, passer. Mes arrêts étaient fugaces, mes rencontres aussi brèves qu’intenses.

J’ai sillonné la Géorgie, d’une frontière à l’autre, de la mer Noire aux montagnes du Caucase, de la Turquie à l’Azerbaïdjan. Chaque étape était une découverte, une immersion dans l’inconnu, mêlant exaltation et fatigue. Le paysage, toujours en mouvement, m’échappait presque. Alors, pour tenter de ralentir ce tourbillon, j’ai commencé à collectionner des fragments de ce voyage : des images, des instants, des souvenirs.

C’est ainsi que ma série est née. Elle ne raconte pas une histoire linéaire, mais témoigne d’un parcours. Comme une collectionneuse, j’ai capturé ces paysages, ces scènes, ces visages. Chaque photographie est devenue une relique de ce périple.

De Levan, notre hôte à Juta, à la vache solitaire de Kolheti, il n’y a pas de fil narratif qui les relie. Ce fil, c’est moi. Ce voyage est une mosaïque d’émotions et de découvertes, un témoignage de la beauté brute de la Géorgie et de ce qu’elle m’a offert.

L'article sur Fisheye : https://fisheyemagazine.fr/article/kolektsia-les-ecrins-georgiens-collectes-en-route/